J'ai retrouvé la 5e version de ce texte des Nouveaux Monstres... Un très joli texte (à mon avis) que l'ami Franck a interprété avec brio sur le 2e CD du groupe ! C'est bien sûr un hommage à l'univers des beatnicks chers à Jack Kerouac.
Hipsville 5
Au fond, un garçon boit sans glaçon.
Devant, une fille boit du p'tit lait.
Une blanche fondue au noir.
Dans la fumée, une ombre récite quelques verres contre un verre.
Des mots vagabonds, des rhymes hors-la-loi.
Sa voix porte loin (jusqu'à la porte au moins).
Il crie et ça résonne :
"Soyons coyotte quand nous aurons soif !"
Tous prisonniers du vide.
Leur mal de vivre tourne en spirale, venu du centre, du ventre maternel.
Les plus courageux vont nus d'un bout à l'autre de la Terre.
En train, à pied, ils traversent par les chemins de traverse.
En Chine ou au Japon.
Fatigué par le voyage, l'homme prie la forêt : " Soyons coyotte quand nous aurons faim !"
J'aimerai finir en cabane...
Une cabane en bois. Couché face à la Vallée.
J'aimerai finir enterré.
Regarder la montagne me quitter.
Apaisé par la tranquillité,
L'homme ferme les yeux dans le bar enfumé :
"Soyons coyotte pour en finir"