Trotskids
Formé à Rennes en 1982, Trotskids s’impose rapidement comme l’un des groupes phares de la scène punk française du début des années 80. À contre-courant de la new wave dominante à l’époque, le groupe développe un son brut, direct, avec des paroles provocatrices, volontiers satiriques, oscillant entre humour gras et coups de gueule sans filtre. Porté à ses débuts par un quatuor composé de Doumé au chant, Félipé à la batterie, Ivan à la guitare et Ruff à la basse, Trotskids impressionne dès ses premiers concerts, jusqu’à se produire très tôt aux Trans Musicales de Rennes devant plus de 1 500 personnes.
Leur premier album, sobrement intitulé Trotskids, sort en 1984 sur Chaos Productions, un label alors incontournable pour toute une génération de punks en France. On y retrouve déjà tout ce qui fera la marque du groupe : une énergie Oi!, des morceaux courts et abrasifs, et des titres pas très subtils comme Furonculés, Scato, Je sens mauvais ou Pas de voyous dans mon bar. Deux ans plus tard, ils enfoncent le clou avec A mort, à fond, cette fois sur Terminal Records, qui confirmera leur statut dans le paysage punk hexagonal. On les retrouve aussi sur plusieurs compils de l’époque, comme Chaos en France, qui documente fidèlement cette scène turbulente et souvent autodidacte.
Comme beaucoup d’autres groupes du moment, Trotskids n’échappe pas aux tensions internes ni aux envies divergentes. Après quelques changements de line-up (Oliv, Gus, Bugs Denis), ils sortent un ultime 45 tours, Mise à S.A.C., en 1987, avant de splitter la même année. Ce dernier titre fait explicitement référence au tristement célèbre Service d’Action Civique (S.A.C.) de Charles Pasqua, une officine para-policière liée au RPR, dont les méthodes brutales et les liens troubles avec le pouvoir avaient choqué jusqu’au sein de la droite traditionnelle. Une manière pour Trotskids de boucler la boucle dans leur tradition de provocation politique teintée de dérision.
Contre toute attente, Doumé et Félipé relancent le projet en 2008, entourés de deux nouveaux complices, Marco à la guitare et Bruno à la basse. Ils remontent sur scène, rejouent les classiques et participent à quelques affiches emblématiques, notamment un concert remarqué à la Maroquinerie en 2011 aux côtés d’Agnostic Front.
Plus de trente ans après ses débuts, Trotskids reste l’un des meilleurs exemples de ce punk français, franc du collier, sorti du garage et balancé en pleine face, sans détour ni second degré. Un groupe culte pour ceux qui savent, trop souvent oublié dans les récits officiels mais bel et bien vivant dans les sillons. Voici la première face de leur dernier enregistrement...
L'autre face de Purin
Voici, l'autre face de l'unique single de Purin... Une chanson très pop avec des arpèges et des contrechants façon orchestre classique. Un vrai slow, quoi !
Purin
En 1977, dans la ville de Tergnier, quelque part dans l’Aisne, un groupe au nom parfaitement provocateur voit le jour : Purin. C’est l’une de ces formations éphémères, nées dans le sillage de la vague punk anglo-saxonne, et qui ont gravé leur trace sur vinyle avant de disparaître sans laisser beaucoup plus qu’un 45 tours derrière elles. Le disque en question, sorti sur le minuscule label Oxygène (référence OXY 02), aligne deux titres chantés en anglais : "You Don’t Want" en face A, et "Don’t Leave Me Babe" en face B. Un son brut, un chant hésitant, une énergie adolescente, un mix approximatif, tout ce qu’on peut espérer d’un pressage punk rural de la fin des années 70. Mais aussi une sincérité palpable et ce petit frisson d’authenticité qu’aucune réédition de luxe ne pourra jamais reproduire.
Le groupe était composé de Patrick Pain (chant, piano), Damien Lecuyer (chant, guitare), Philippe Lacoche (guitare) et Gérard Lopez (chant, basse). Une bande de jeunes, visiblement déterminés à faire du rock’n’roll avec les moyens du bord, dans une ville plus connue pour ses usines que pour sa scène musicale. À l’époque, le punk français n’en est encore qu’à ses balbutiements. Hormis quelques figures déjà identifiées comme les Guilty Razors ou Asphalt Jungle, très peu de groupes sortent des disques, encore moins en province. C’est dire à quel point l’existence même de ce single relève presque de l’anomalie historique.
Aucune réédition connue, aucune anthologie ne les mentionne. Leur disque est aujourd’hui un petit graal pour les collectionneurs de punk obscur, un trésor de crate digger que l’on voit passer à l’occasion sur eBay ou Rakuten, souvent dans un état correct mais jamais pour longtemps. Sur la pochette, un visuel minimaliste, rose pâle, avec une photo du groupe. Sur YouTube, quelques vidéos permettent de se faire une idée de leur son : garage, tendu, maladroit, mais attachant.
Une chose est sûr, Purin remporte haut-la-main le concours du meilleur nom de groupe (punk ? garage?) et rien que pour cela mérite que l'on écoute son single...
Le retour des Rois Fénéants
En fouillant sur le web et grâce à la sympathique bassiste du groupe que j'ai croisé dans une soirée il y a un certain temps, je suis tombé sur plusieurs de leurs vidéos...
Bocas sobre una araña (en version live)
Voici une captation live de Los Monaguillosh datant de 1983 !
Lloyd Cole
S’il fallait choisir un seul dandy lettré pour incarner une certaine idée de la pop anglaise des années 80, ce serait sans doute Lloyd Cole. Né en 1961 à Buxton, dans le Derbyshire, Cole a d’abord étudié la philosophie et la littérature à l’université de Glasgow avant de se lancer dans la musique. De cette formation universitaire, il gardera le goût des citations, des références, des figures complexes – qu’il glissera avec élégance dans ses textes, sans jamais tomber dans la prétention. C’est à Glasgow, au début des années 80, qu’il forme The Commotions, un groupe de rock indépendant rapidement signé par le label Polydor. Le premier album, Rattlesnakes (1984), est un petit bijou de pop érudite et nerveuse, où l’on croise aussi bien Eva Marie Saint que Norman Mailer. Porté par des titres comme Perfect Skin ou Forest Fire, le disque devient culte presque immédiatement. Suivront deux autres albums avec les Commotions – Easy Pieces (1985) et Mainstream (1987) – un peu plus produits, un peu moins incisifs, mais toujours portés par l’intelligence mélodique et les textes acérés de Cole.
En 1989, le groupe se sépare. Lloyd Cole s’installe alors aux États-Unis, d’abord à New York puis dans le Massachusetts, et entame une carrière solo discrète mais constante. Son premier album solo, sobrement intitulé Lloyd Cole (1990), s’aventure sur un terrain plus rock, avec une production américaine typique du début des années 90. Il poursuit en 1991 avec Don’t Get Weird on Me Babe, un disque audacieux coupé en deux : une face orchestrale façon crooner postmoderne, et une face plus rock. On y entend déjà ce goût pour l’expérimentation discrète, loin des tendances, mais toujours dans une forme de classicisme exigeant. Au fil des décennies, Cole affine son écriture, s’oriente vers des ambiances plus acoustiques (Music in a Foreign Language, 2003), puis vers une folk-pop doucement ironique (Broken Record, 2010), avant de surprendre tout le monde avec un virage synthétique maîtrisé dans Guesswork (2019), où sa voix s’appuie sur des nappes électroniques glacées à la façon de David Sylvian ou Talk Talk. Ce tournant se poursuit avec On Pain (2023), produit par Chris Merrick Hughes (Tears for Fears), qui creuse la veine introspective et synthétique avec une élégance peu commune.
Lloyd Cole n’a jamais cessé d’enregistrer, de tourner, d’échanger avec son public via son site internet ou ses newsletters pleines d’humour britannique. On l’a même vu collaborer avec Hans-Joachim Roedelius du groupe Cluster pour un album ambient en 2004, preuve que ce faux classique, discret mais curieux, ne s’est jamais enfermé dans une formule. Ses chansons sont souvent peuplées de personnages désabusés, de figures littéraires, d’amours compliqués et de pensées sur le temps qui passe. Et malgré les changements de ton ou d’arrangements, on y reconnaît toujours cette voix légèrement traînante, un peu flegmatique, qui semble regarder le monde avec distance, mais aussi une certaine tendresse. Il faut dire qu’il a beaucoup compté pour nous. Ses disques ont vraiment accompagné nos vies, au fil des années 80 et des années 90. On l’écoutait tard le soir, seul ou entre amis, en quête de sens ou simplement pour le plaisir de ces chansons à la fois mélodiques, élégantes et touchantes. Ses mots, ses accords, cette façon si particulière de mêler ironie et émotion, ont marqué durablement notre rapport à la pop.
Cole fait partie de ces artistes qui n’ont jamais cherché à revenir sur le devant de la scène, mais qui ont su construire un lien durable avec ceux qui les écoutent. Une forme de fidélité mutuelle, sans tapage. On le suit comme on lit un écrivain qu’on aime, dont chaque nouveau livre offre une variation sur des thèmes familiers. Une œuvre discrète mais précieuse, pour celles et ceux qui aiment la pop qui pense sans s’excuser d’être belle.
Nous sommes le 21 Mars 1990 à Madrid, Lloyd s'attaque à un classique du King Elvis !
Pêle-mêle
Grâce au camarade Yannick voici quelques photos issues de nos différentes aventures musicales... D'abord, Led et Pascal à l'époque des Fricotins et des Etc's, puis Dave et André The Dude suivi de Led' et Dave (à l'époque des Monkey Business).
Le retour d'Ox
J'ai déjà parlé ici-même d'Ox ! Depuis, j'ai trouvé d'autres infos qui viennent compléter le propos :
Ox (à ne pas confondre avec d’autres ensembles ou musiciens appelant leur projet « Ox ») est un groupe de punk‑rock havrais formé vers 1977/78, actif principalement entre la fin des années 70 et le début des années 80, avant une reformation récente. Le groupe se distingue par un rock ultra‑rapide, des titres très courts (autour de deux minutes), une énergie brute inspirée à la fois des Ramones et du MC5. Ils ont marqué les scènes normandes avec un style minimal et rugueux, très prisé par les amateurs de rock vintage
Le line‑up original (1977–1981) comprenait Sylvain Paumelle au chant, Jean‑Philippe Docteur à la guitare, Eric Ansquer à la guitare, Alain Baud à la basse, et Claude Cornacchini à la batterie. En 1981 un changement de chanteur survient avec l’arrivée de Didier Bocquet, tandis que Docteur, Baud et Cornacchini restent en place. Le groupe se reforme à partir de 2016, avec un line-up actualisé : Fred Jan au chant et guitare, Jean‑Philippe Docteur à la guitare, Alain Baud toujours à la basse, et Claude Cornacchini à la batterie.
Le nom « Ox » signifie simplement « bœuf » en bon anglais, un choix à la fois sobre et ironique pour un groupe qui voulait incarner la force brute du punk.
Ox s’est fait connaître sur quasiment toute la scène hexagonale entre 1978 et 1981, enchaînant les concerts percutants et les compositions au tempo nerveux. Longtemps oublié en dehors des cercles locaux, le groupe a acquis une aura certaine grâce à sa formule sonore directe, implacable et à son identité restée punk jusqu’au bout, même après la reformation récente.
En résumé, Ox c’est un caillou brut du rock français — compact, rapide, sans fioritures — forgé au Havre à la manière d’un diamant taillé dans l’urgence ; un groupe à part, fidèle à son style, et aujourd’hui de retour avec ses anciens membres historiques et le nouveau chanteur Frédéric Jan.
Voici la face A de leur premier single !
Los Monaguillosh
Madrid, début des années 80. Tandis que la Movida explose dans les rues, multicolore et débridée, un petit groupe choisit une autre voie, plus sombre, plus dense. Ils s'appellent Los Monaguillosh – ce qui signifie, en français, « les enfants de chœur », une image assez ironique vu la noirceur de leur univers. Formé à la fin des années 70, le groupe commence dans une veine mod revival, un peu à la manière de Los Elegantes ou de Los Flequillos, figures déjà connues à Madrid.
Mais rapidement, leur son s’obscurcit. Aux influences mod s’ajoutent des atmosphères plus pesantes, des guitares réverbérées, une basse très en avant et un goût pour l’étrange. À la formation de base – Jaime Munárriz à la basse, Pablo Martín Patino au chant et à la guitare, Juan Andrés Castro à la batterie – viennent s’ajouter Susana Millaruelo (chant), Beatriz Alonso (claviers), Amador Luque (guitare) et enfin Ricardo Moreno (batterie), qui rejoindra plus tard Los Ronaldos.
En 1983, le groupe enregistre un EP trois titres sur le label indépendant Dos Rombos. Intitulé Voces en la jungla, il contient aussi Bocas sobre una araña et De Madam. Le disque est aussi étrange qu’envoûtant, traversé de motifs sinistres et de textes cryptiques. Peu de temps après, ils sortent un second 45 tours autoproduit, Prisma de ágatas / Ciclos, puis plus rien. Pas d’album, pas de carrière longue, mais une poignée de chansons qui vont marquer durablement la scène underground espagnole. Los Monaguillosh se produisent à Rock-Ola, participent à des émissions comme La Edad de Oro ou Caja de Ritmos, mais restent un phénomène marginal.
Le groupe se sépare en 1984, laissant derrière lui un sillage de fans fascinés. Des enregistrements live, des sessions radio et quelques inédits circulent depuis sous le manteau : Luces humanas, Náuseas de amor, Enigma... Jaime Munárriz s’orientera vers des projets plus expérimentaux comme Destroy Mercedes et même vers la production hip-hop dans les années 90. Si leur discographie tient en deux disques, leur empreinte, elle, reste. Voces en la jungla, notamment, est devenu un classique du post-punk espagnol : une ligne de basse entêtante, un chant spectral, un morceau suspendu dans un espace-temps où se mêlent anxiété et poésie. Aujourd’hui encore, Los Monaguillosh comptent parmi les groupes les plus mystérieux – et les plus fascinants – de l’Espagne noire des années 80. Peu documentés, mais jamais oubliés. Voici un premier extrait de ce "classique"...
Exposure
En direct de Belgique, voici Exposure. Pas d'infos sur cette formation synth-pop si ce n'est cette photo au verso de la pochette qui atteste de l'existence d'un groupe avec cinq membres (dont une femme au chant). Ça sonne vraiment bien... Entre Siouxsie et Martha & The Muffins avec un son plus qu'honnête pour une auto-production ! Une jolie découverte...
The dB's
Parmi les groupes américains injustement restés dans l’ombre du grand public, The dB's méritent une mention spéciale. Formé à la toute fin des années 70, le groupe est originaire de Winston-Salem, en Caroline du Nord, mais s’est rapidement installé à New York, où il a trouvé sa place dans une scène alors en pleine effervescence. The dB's, prononcé "The Dee-Bees", pratique une pop nerveuse et mélodique, à la croisée des chemins entre la jangle pop, le post-punk naissant et un goût certain pour les bizarreries sonores.
À l’origine du groupe, on retrouve Chris Stamey et Peter Holsapple, deux compositeurs de talent qui se partagent l’écriture des morceaux. Les rejoignent Will Rigby à la batterie et Gene Holder à la basse. Stamey, qui avait auparavant joué avec Alex Chilton (Big Star), apporte une touche plus expérimentale, là où Holsapple incarne une sensibilité plus classique, presque Beatlesienne. Ce tiraillement entre pop bien construite et éclats avant-gardistes donne au groupe sa saveur particulière, surtout sur les deux premiers albums.
Le premier, Stands for deciBels, sort en 1981. Il contient le très efficace "Black and White", sans doute leur morceau le plus connu, et donne immédiatement le ton : des chansons accrocheuses mais tordues, aux arrangements fouillés et aux mélodies entêtantes. L’année suivante, Repercussion confirme le talent du groupe. C’est le dernier album avec Chris Stamey, qui quitte ensuite l’aventure. Le son s’affine, gagne en clarté, et laisse entrevoir ce que serait le groupe sans sa composante expérimentale.
Ce sera chose faite en 1984 avec Like This, album sur lequel Holsapple prend les rênes et recentre le propos vers une pop plus directe, plus accessible. Moins aventureux que les précédents, il n’en reste pas moins excellent, porté par une écriture solide et une production plus radio-friendly. The Sound of Music, paru en 1987, poursuit dans cette veine, mais marque aussi la fin de leur première période d’activité.
En 2012, contre toute attente, les quatre membres originaux se retrouvent pour enregistrer un nouvel album, Falling Off the Sky. Sans révolutionner quoi que ce soit, le disque sonne comme une lettre d’amour à leur passé musical, fidèle à ce son power pop à l’américaine qui a toujours été le leur.
The dB's ont beau ne jamais avoir rencontré un grand succès commercial, leur influence sur la scène américaine est indéniable. Ils sont souvent cités par des groupes comme R.E.M. ou The Replacements, et Peter Holsapple rejoindra d’ailleurs R.E.M. sur scène dans les années 90 en tant que musicien additionnel.
Nous sommes au Ritz à New-York, le 2 Octobre 1987 et le groupe s'attaque à un standard d'Elvis !
L'autre face d'ASB
Voici "Ho He", l'autre face du single de ASB. Une chanson avec un rtyhme exotique qui n'est pas sans me rappeller certains grands moments de Allez-Allez ou de The English Beat !
Jean_Marc et ses copains live !
Le 27 juin dernier avec notre super label nous organisions un concert au Klub. David Rosane et Duke ont ouvert les festivités. J'ai beaucoup parlé de David avec Seaton, Monkey Business, Stereo Child, Neon Campfire, David & Lucy, OD, Not Your Animal.... Etc. C'était son premier live avec ce duo qui se situe quelque part entre americana roots et Gun Club déglinguos... Très cool. Demolition Party a enchainé dans une configuration garage et en trio. Leurs chansons sont exceptionnelles même jouées au kazoo ! Enfin Jean_Marc a cloturé cette soirée. Pour l'occasion, j'ai ouvert le concert avec la reprise de Michel Kricorian que nous avons publié il y a quelques mois. Brigitte Marjo était vraiment en forme et nous avons joué pour la première fois "Désastre" qui sortira bientôt en single. Super soirée ! Merci les copains...
Acetylene en version live
Voici un live d'Acetylene lors du festival Oug'Rock en 2012. Ce festival avait lieu à Seraing (ville d'origine du groupe). Pendant ce concert, le groupe s'attaque au répertoire des Clash ! Une connection évidente quand on écoute la face A de leur unique single !
Voici ASB
Petit détour par la Suisse aujourd’hui, avec un obscur 45 tours sorti en 1983 et signé ASB, aussi connu sous le nom de Area Sole Band. Un disque rare, intriguant, et à peu près aussi documenté qu’un concert de Marquis de Sade à Lausanne en 1981 (autant dire : pas beaucoup).
Il est sorti sur le label VDE, référence 17-86, dans une édition 7 pouces plutôt sobre, au visuel typique de l’époque. Aucun crédit précis sur les musiciens, pas de livret, peu de traces dans les bases de données... tout juste sait-on que le disque a été pressé en Suisse.
Le morceau Never s’inscrit dans cette veine synth-pop minimale qu’on trouvait ici ou là dans les marges des scènes new wave européennes du début des années 80. C’est froid, un peu distant, mais accrocheur. HO HE, sur la face B, est encore plus mystérieux — peu d’extraits circulent en ligne, et les infos sont quasi inexistantes.
Rien ne permet de dire si ASB a eu une carrière plus longue ou s’il s’agit d’un one-shot. Mais comme souvent avec ces productions locales et éphémères, c’est précisément ce flou qui fait le charme de la découverte. Un disque pour collectionneur curieux, ou pour DJ cherchant un morceau rare à glisser entre deux classiques synthétiques.
Si tu as plus d’infos sur le groupe ou si tu les as vus en concert à l’époque, n’hésite pas à me contacter. En attendant, ce single rejoint la collection des belles énigmes documentées ici sur Bouloup. En attendant, voici un premier extrait de ce single.
Acetylene
Parmi les innombrables groupes éphémères de la scène punk/new wave européenne des années 80, Acetylene reste une belle énigme. Un seul 45 tours autoproduit, deux titres, et puis plus rien… ou presque. Grâce au blog Disorder – Are You Experienced?, on en sait aujourd’hui un peu plus. Le groupe s’est formé en 1977 à Seraing, en Belgique, dans la région de Liège. Il était composé de Remo Di Matteo au chant, Michel Verjans et Jacky Righi aux guitares (et chœurs), Erio Righi à la basse, et un certain Pascal à la batterie.
Leur unique disque paraît en 1980. Un 45 tours deux titres, sans label identifié, avec une pochette sobre en noir et blanc et des crédits réduits à l’essentiel. La face A, Policemen, dure environ cinq minutes. Elle repose sur un rythme de reggae un peu bancal, typique des tentatives punk de l’époque d’emprunter à cette esthétique — quelque part entre The Police et les débuts de The Clash. La face B, Life Addict, est plus directe, nerveuse et ramassée, un peu plus de deux minutes. Musicalement, Acetylene propose un punk tendu, un peu new wave, chanté en anglais, avec une énergie brute et une touche d’humour. Le jeu de guitare de Michel Verjans, notamment, est souvent décrit comme expressif, imprévisible, et parfois volontairement décalé. D’après les souvenirs rapportés par Luc Lacroix (via Bloody Belgium), Michel rayonnait dès qu’il avait une guitare en main et se lançait dans des solos “hors contexte, toujours très drôles”.
Le disque est aujourd’hui une rareté, mais les deux morceaux sont facilement écoutables en ligne. Après la fin d’Acetylene, trois de ses membres – Michel Verjans, Jacky Righi et Erio Righi – rejoindront en 1983 un autre groupe belge, Dum Dum Boys, qui sortira notamment le très bon mini-album St David’s Day. Comme souvent avec ce genre de formation locale et brève, il est difficile de retrouver davantage d’informations. Voici un premier extrait de ce magnifique single !
Rosy
Voici un nouvel extrait de l'album de Dazibao : "Les Musiques De La Honte" sorti 1987. Voici "Rosy" et sa très jolie guitare accoustique !
Les Closh
En 1981, au beau milieu de l'effervescence post-punk et de la mode des BD rock, surgit un drôle de groupe nommé Les Closh. Difficile de faire plus parodique : nom évident clin d’œil aux Clash, look approximatif, et postures de rockeurs de banlieue un peu cramés. Derrière cette farce musicale et graphique, on retrouve deux figures incontournables de la BD française des années 80 : Dodo (Dominique Niccoli) au scénario et Ben Radis (Rémi Bernardi) au dessin.
Leur première apparition, c’est dans Métal Hurlant, haut lieu de la BD indépendante et expérimentale, où ils développent sur plusieurs planches les mésaventures burlesques de ce groupe fictif aux ambitions limitées et aux riffs discutables.
Mais Les Closh, ce ne sont pas seulement des planches à bulles : ils sortent aussi un vrai disque, un 45 tours chez Les Humanoïdes Associés, avec en face A : "Toutes ces filles".
Un tube ? Pas vraiment. De la variété rock dans la lignée du Denis' Twist qui a cartonné quelques années avant et dans lequel Dodo et Ben Radis ont déjà œuvré. Le titre balance entre rock à la française et second degré assumé. Une ligne de basse sautillante, des chœurs idiots, une guitare hachée. Le tout baignant dans une ambiance de fausse drague et de vraie loose : “toutes ces filles… qui veulent pas de moi.”
"Toutes ces filles", c’est Les Closh résumés en trois minutes : un mix de rock de garage en carton-pâte et de chronique sociale rigolote, à l’image de la BD dont il est le prolongement sonore. On sent que Dodo et Ben Radis ne prennent rien au sérieux – et surtout pas eux-mêmes – mais qu’ils savent parfaitement capter un certain esprit d’époque : une jeunesse un peu paumée, gavée de rock et de slogans, qui rêve de scène et finit au bistrot.
Le disque, aujourd’hui presque oublié, se trouve parfois sur Discogs ou dans les bacs des disquaires spécialisés. Un bel objet pour collectionneur, avec une pochette évidemment illustrée par Ben Radis lui-même. Les Closh poursuivront leurs aventures sur papier jusqu’en 1993, avec six albums au total, dont le génial "Les Closh au flop 50" (1989). Mais pour les amateurs de crossover BD-musique un peu déglingué, "Toutes ces filles" reste un artefact parfait de cette époque où un groupe pouvait exister à la fois en vinyle et en cases.