Ici, on pourra télécharger en Mp3 le single de Réseau d'Ombres sorti en 1985 !
Les Closh
En 1981, au beau milieu de l'effervescence post-punk et de la mode des BD rock, surgit un drôle de groupe nommé Les Closh. Difficile de faire plus parodique : nom évident clin d’œil aux Clash, look approximatif, et postures de rockeurs de banlieue un peu cramés. Derrière cette farce musicale et graphique, on retrouve deux figures incontournables de la BD française des années 80 : Dodo (Dominique Niccoli) au scénario et Ben Radis (Rémi Bernardi) au dessin.
Leur première apparition, c’est dans Métal Hurlant, haut lieu de la BD indépendante et expérimentale, où ils développent sur plusieurs planches les mésaventures burlesques de ce groupe fictif aux ambitions limitées et aux riffs discutables.
Mais Les Closh, ce ne sont pas seulement des planches à bulles : ils sortent aussi un vrai disque, un 45 tours chez Les Humanoïdes Associés, avec en face A : "Toutes ces filles".
Un tube ? Pas vraiment. De la variété rock dans la lignée du Denis' Twist qui a cartonné quelques années avant et dans lequel Dodo et Ben Radis ont déjà œuvré. Le titre balance entre rock à la française et second degré assumé. Une ligne de basse sautillante, des chœurs idiots, une guitare hachée. Le tout baignant dans une ambiance de fausse drague et de vraie loose : “toutes ces filles… qui veulent pas de moi.”
"Toutes ces filles", c’est Les Closh résumés en trois minutes : un mix de rock de garage en carton-pâte et de chronique sociale rigolote, à l’image de la BD dont il est le prolongement sonore. On sent que Dodo et Ben Radis ne prennent rien au sérieux – et surtout pas eux-mêmes – mais qu’ils savent parfaitement capter un certain esprit d’époque : une jeunesse un peu paumée, gavée de rock et de slogans, qui rêve de scène et finit au bistrot.
Le disque, aujourd’hui presque oublié, se trouve parfois sur Discogs ou dans les bacs des disquaires spécialisés. Un bel objet pour collectionneur, avec une pochette évidemment illustrée par Ben Radis lui-même. Les Closh poursuivront leurs aventures sur papier jusqu’en 1993, avec six albums au total, dont le génial "Les Closh au flop 50" (1989). Mais pour les amateurs de crossover BD-musique un peu déglingué, "Toutes ces filles" reste un artefact parfait de cette époque où un groupe pouvait exister à la fois en vinyle et en cases.
The Poles
Formé à Brisbane en 1978, The Poles fait partie de cette génération de groupes australiens post-Saints, qui injectent dans leur musique une sensibilité plus mélodique, moins brutale, mais tout aussi intègre. Ils s’inscrivent dans le sillage de la scène indépendante naissante, à mi-chemin entre punk, pop nerveuse et ce que certains appelaient à l’époque un « son moderne ». Après quelques années d'activité locale, le groupe quitte Brisbane pour s’installer à Sydney en novembre 1979. Sur place, ils partagent l’affiche avec les Laughing Clowns au Metropole ou encore les Sunnyboys, et s'imposent rapidement comme un groupe live à ne pas rater !
En 1981, ils sortent leur unique disque, un 45 tours autoproduit contenant deux titres : Over And Beyond And Through en face A et Ha Ha Ha en face B. Le single est enregistré aux Basilisk Studios par Martin Bishop, et tiré à environ 500 exemplaires. Les pochettes sont sérigraphiées à la main, ce qui en fait aujourd’hui un objet aussi rare que précieux. Malgré sa diffusion limitée, ce disque laisse une empreinte durable. En 2005, la face A est d’ailleurs rééditée sur la compilation Inner City Sound – Australian Punk and Post Punk, sortie sur le label Laughing Outlaw, en parallèle de la nouvelle édition du livre culte de Clinton Walker.
The Poles se sépare en 1982, sans avoir enregistré d’autres morceaux. Leurs membres poursuivent ensuite des trajectoires variées : Dave Tyrer joue brièvement avec The Go-Betweens, à l’époque où le groupe expérimente le synthé-guitare Roland. Joe Borkowski devient photographe, notamment pour les Saints, avant de rejoindre Out of Nowhere, puis de collaborer avec The Apartments et Died Pretty. Mick Tate, quant à lui, se reconvertit dans le dessin et devient "cartooniste" freelance à Sydney.
Un seul disque, donc, mais qui résume assez bien l’effervescence discrète d’une scène indépendante australienne en pleine réinvention. Une rareté qui mérite d’être réécoutée. Voici la face A de ce magnifique single !
Une petite valse ?
Voici Sherwood et sa "valse" survitaminée ... 2:57 de vrai plaisir extrait de leur démo sortie en 1985 !
L'autre face de Réseau d'Ombres
Voici "Mirrors" l'autre face du premier single de Réseau d'Ombres sorti en 1985 !
Le single de Pumpkin Connection
Ici, on pourra télécharger le CD single 4 titres de Pumpkin Connection produit par le Regard Sonore et sorti en 2002 !
The Panamas
Il y a des groupes dont il ne reste presque rien. Pas de disques, pas de vidéos, pas même une mention dans la presse musicale de leur époque. Et pourtant, ils ont existé, répété, joué devant quelques dizaines de personnes, brûlé les planches de salles obscures ou de cafés disparus. The Panamas, groupe belge originaire de Tervuren, fait manifestement partie de cette catégorie.
D’après les rares informations disponibles, The Panamas aurait été actif entre 1979 et 1984, dans la région de Tervuren, une commune située à l’est de Bruxelles. Le groupe apparaît aujourd’hui uniquement dans une notice sommaire sur Discogs, avec juste un single à son actif et ses membres identifiés. À savoir : Hano Janssens, Marc Wouters, Jo Lemmens, Johan Morris, Wim Tavernier, Nina Hagel, Erik Vanessche et Pol Jacobs. Seuls Johan et Wim semblent avoir persévéré. Une existence assez fantomatique donc — mais pourtant réelle.
Leur nom n’est mentionné dans aucune archive de concerts numérisée, aucune base musicale belge connue (Mu.ZEE, PointCulture, etc.), et aucun fanzine ou revue spécialisée de l’époque ne semble avoir chroniqué leur activité. Bref, le genre de groupe dont la trace s’efface inexorablement à mesure que disparaissent celles et ceux qui les ont vus sur scène. On peut néanmoins situer leur période d’activité au moment où la scène belge explose de vitalité, entre punk tardif, post-punk abrasif et new wave poétique.
Entre 1979 et 1984, des groupes comme The Names, The Honeymoon Killers, The Paranoiacs ou encore 2 Belgen dessinent une carte sonore variée et souvent aventureuse. On peut donc raisonnablement supposer que The Panamas s’inscrivaient dans cet univers musical, entre rock énergique et influences cold ou punk.
Voici une première face de leur single, une chanson très sautillante avec des influences ska typiques de l'époque !
Réseau d'Ombres, le vidéoclip !
Voici le clip qui accompagne la face A du premier single de Réseau d'Ombres. Un très beau clip en noir et blanc qui a franchement très bien vieilli (comme leur musique d'ailleurs).
Réseau d'0mbres
Parmi les formations cold-wave française des années 80 ayant laissé une trace durable sans jamais véritablement émerger au-delà du réseau fanzines-concerts-k7, Réseau d’Ombres mérite qu’on s’y attarde.
Le groupe voit le jour en 1983 à Laval, sous l’impulsion de Pierre-Louis Lamballais, alias Ernst, qui officie au chant et aux synthés. Il est rapidement rejoint par les frères Jean-Marc (basse) et Pierre-Yves Hamard, alias Karl, à la batterie. Le trio s’inscrit alors dans une mouvance post-punk minimale, nourrie de références allant de Kraftwerk à Suicide, en passant par Killing Joke ou Bauhaus. On pense aussi, par moments, à ce que faisaient des formations comme Asylum Party ou Little Nemo — sans pour autant que le groupe suive leur trajectoire.
Le parcours discographique de Réseau d’Ombres est court, mais relativement dense. Une démo 6 titres voit le jour dès 1983, pressée à 100 exemplaires. S’ensuit une cassette live, Ireos, enregistrée entre Laval et Lorient, qui documente bien l’intensité du trio sur scène. En 1985, ils sortent leur premier 7 pouces (Mirrors / Instants) puis un LP, Sotcha, via le label Kool. Deux ans plus tard, en 1987, ils publient un maxi 12″ intitulé Axe, et enfin leur second album, Faction, en 1988, chez Les Délires de J&B / Organisation Records.
Le groupe se dissout dans la foulée, sans bruit, mais en laissant derrière lui une poignée de titres qui circuleront longtemps sur bandes, entre passionnés de la scène cold française. Pourtant, le groupe ne reste pas totalement invisible : une trentaine d’articles leur sont consacrés dans la presse spécialisée de l’époque, et un passage à la télévision régionale (FR3 Bretagne) vient confirmer qu’ils avaient dépassé le cercle des seuls initiés. Leur esthétique sombre et synthétique leur vaut un petit public fidèle, surtout dans l’Ouest, sans pour autant percer plus loin. On les retrouve parfois sur des compilations ou dans des playlists de fans de cold obscure.
En 2014, le label grec Eirkti réédite la cassette Ireos en LP. Une reconnaissance tardive mais bienvenue, saluée par quelques amateurs comme un document rare de la scène cold française. L’énergie brute et la sincérité des enregistrements live donnent à ce disque une saveur particulière, très représentative d’un certain esprit 80s fait de débrouille, d’intuition et de tension synthétique.
Après leur séparation, Pierre-Yves Hamard poursuivra un temps la musique au sein de La Ruda Salska, groupe de ska/rock plus en lumière dans les années 90. Quant à Ernst, il avait déjà joué auparavant dans Km-55, une autre formation cold de la région lavalloise.
Voici un premier extrait de leur single sorti en 1985 !
Kids
Nouvel extrait du premier single de Piu Piu, voici le très new-yorkais (façon Talking Heads) "Kids" !
Pumpkin Connection, le "Studio Edit"
Dernier extrait du CD single de Pumpkin Connection produit par le Regard Sonore, voici un mix un peu différent de "Jaadu" !
Piu Piu live !
Voici Piu Piu et "Laga Laga" en live lors de première édition du Grand Prix des Pays-Bas (Théâtre de Lochem, lors du Jour de l'Hemmelvaartsday en 1983).
Piu Piu, nederpop étrange et attachante
Encore une belle curiosité venue des Pays-Bas. Piu Piu, c’est un groupe qu’on pourrait presque qualifier de fantôme s’il ne nous restait pas quelques traces sonores et visuelles. Formé au tout début des années 80, quelque part entre Amsterdam et une cave pleine de synthés en plastique, ce petit groupe néerlandais a laissé trois disques intrigants avant de disparaître aussi discrètement qu’il était arrivé.
L’histoire démarre vers 1981. Piu Piu s’inscrit dans cette mouvance "nederpop" — terme générique pour désigner la pop néerlandaise des années 80, souvent teintée de new wave ou d’électro naïve. Le groupe sort un premier mini-LP 10" en 1982 chez Misha, intitulé Laga Laga. Un objet aujourd’hui rare, avec des titres aux accents synthétiques et aux refrains parfois absurdes. Un an plus tard, ils apparaissent sur une compilation du concours Grote Prijs van Nederland, un tremplin musical assez important dans le pays à l’époque. On y retrouve deux titres : « Laga Laga » et « Marsepeiner Baby ». Ce dernier deviendra "culte" pour les amateurs de pop bizarre.
En 1984, ils reviennent avec un disque autoproduit, Nougat, publié chez Epic (!), qui contient six morceaux dont les fabuleux « Loeki Poell » et « Flughafen ». Oui, les titres sont déjà tout un programme. L’univers est étrange, enfantin, vaguement surréaliste — quelque part entre Devo, les tout débuts de Mécano, et une pub pour du fromage fondu. Pas sûr qu’ils aient été très pris au sérieux à l’époque, mais le charme opère.
Musicalement, on navigue entre pop synthétique low-fi, boîte à rythmes fatiguée et lignes de basse naïves. Le chant est souvent décalé, avec un accent batave assumé. C’est parfois bancal, souvent maladroit, mais ça fait mouche. Le groupe n’a jamais vraiment percé commercialement, et sa trace reste limitée à quelques disques pressés à petite échelle. Aucune réédition, peu d’infos sur les membres, pas de pages officielles. Le néant ou presque.
Voici un premier extrait de leur premier single autoproduit !
Des Airs, pour finir
Dernier extrait du mini-album Des Airs sorti en 1982, voici le très propre "Aux Bains Municipaux" !
Man Tarase Sanvariyaa
3e extrait du single de Pumpkin Connection, voici le très indien "Man Tarase Sanvariyaa" soit en français "Mon cœur a soif de Saavaniya".
Les débuts des Monkey Business
Voici quelques photos d'une répétition des Monkey Business au tout début de l'aventure puisque Pascal B. est présent. C'était dans un studio loué dans Paris (près de la Place des Fêtes qui a disparu depuis). Once again, merci à Yann pour ces précieux documents d'époque !
L'autre face d'Opera
J'avoue être un peu moins fan de cette face B. du single d'Opera. D'abord les arrangement de synthés ont pris un sacré coup de vieux (ce son de cloche...Watcha). Ensuite, la chanson elle-même a assez mal vieilli !
I Know Best
Nouvel extrait du single de Pumpkin Connection feat. Tulika Srivasta sorti en 2002 et produit par notre camarade Emma R. et son Regard Sonore, voici "I Know Best" toujours dans une veine lounge/world. C'est sympathique mais un poil trop éthéré pour moi...
Joe Jackson, toujours et encore...
4e post concernant, cet étrange personnage avec cette "bouille" unique, pionnier anglais de la new-wave qui connu son heure de gloire à la fin des seventies et qui continue, depuis, à produire une musique de qualité mais complétement en dehors des radars grand public. Voici une de mes chansons préférées de Joe. "Home Town" est extrait de l'album "Big World" (avec la pochette de Serge Clerc) sorti en 1986 et qui n'a pas connu un succès massif. Pourtant, cette chanson avec son motif de guitare est vraiment un tube. Ce que j'appelle un tube. Mais ce tube est sans doute arrivé trop tard, notre gars Joe Jackson avait eu le temps de nous prendre la tête avec son jazz pour danser et sa "grande" musique sophistiquée que l'on devait écouter sans broncher. On en a eu juste marre... Nous sommes au Japon le 21 Octobre 1986.
Opera
Encore un de ces mystères que seule la scène française des années 80 pouvait produire. Le groupe s’appelle Opera et il semblerait que ça soit un ancien de Lievaux-Transfo qui soit au chant. Pour compléter, un certain nombre de mercenaires viennent prêter main forte. On note, au passage, que Opera s'écrit sans accent. Un premier 45 tours sort en 1983 chez Ariola, un gros label plutôt orienté variété ou pop mainstream à l’époque (puis un second en 1985). En même temps, Opera sort un long, enregistré entre Boulogne et Londres. Mais revenons à ce single, le tître-phare s’intitule “Insomnia” et c’est exactement le genre de pépite oubliée qu’on aime déterrer ici. Le chant n'est pas sans me rappeler Octobre et toute la clique rennaise même si les arrangements oscille entre variété, synth-pop et new-wave. Plutôt sympa même si c'est assez léger !
Pumpkin Connection
Sorti en 2002 sur le micro-label Le Regard Sonore de notre copine Emma, le single Jaadu du projet Pumpkin Connection est un parfait exemple de cette électro métissée, planante et worldisante qui animait certains cercles confidentiels du début des années 2000. Bien sûr, une fois de plus, c'est moi qui ai réalisé la pochette de ce single.
Derrière Pumpkin Connection, on retrouve le duo Thierry Noritop (producteur de François Alysse et Michel Kricorian... Que le monde est petit) et Daniel Finot, accompagnés ici par la chanteuse Tulika Srivastava. Jaadu, mot hindi qui signifie "magie", est un morceau hybride, chanté en hindi, quelque part entre ambient cosmopolite, trip-hop discret et lounge de salon feutré.
Le disque est d’abord paru de façon très limitée en CD single. Peu diffusé à l’époque, il a néanmoins connu une seconde vie en 2025, grâce à une réédition numérique remasterisée sur Bandcamp. Cette version, légèrement retravaillée au mixage, restitue toute la subtilité de l’arrangement original, entre nappes synthétiques éthérées et instrumentation orientalisante.
Ce Jaadu, en dehors du fait qu'il soit une production de notre copine Emma (aka Eleen Keen) reste aujourd’hui un petit artefact intéressant d’un moment musical où les expérimentations électroniques pouvaient volontiers s’ouvrir à d’autres langues, d’autres timbres, d’autres continents. Une curiosité à redécouvrir, pour les amateurs de musiques électroniques discrètes, précieuses et délocalisées.
Allah El Watan El Malik
2e extrait de l'album "Les Musiques De La Honte" de Dazibao voi "Allah El Watan El Malik" qui a l'air d'être chanté en arabe !
C'est du sang
3e extrait du mini album de Cellophan' sorti en 1985, voici le très rock français "C'est du sang".
La Rage
Une minute et vingt secondes pour exprimer sa rage, voici un nouvel extrait de la K7 démo de Sherwood !
Rot Guts
Rot Guts, un groupe belge de post-punk et coldwave, a marqué les esprits avec leur single "Forgotten In The Age", sorti en 1982 sous le label Nuclear Production Records. Ce morceau, accompagné de "What Did You Do?" en face B, se distingue par ses lignes de basse profondes, ses guitares anguleuses et ses paroles mélancoliques. La voix de Thierry Lenoir ajoute une couche de gravité et d'émotion brute à la chanson. Enregistré au Studio Bobine Jemappes à Mons, Belgique, le single reflète l'atmosphère industrielle et froide de la scène musicale européenne des années 80. Bien que Rot Guts n'ait pas atteint une renommée mondiale, leur musique continue de résonner auprès des amateurs de post-punk et de coldwave. "Forgotten In The Age" est souvent cité comme un classique du genre, apprécié pour son authenticité et son intensité émotionnelle. Les membres du groupe, dont Thierry Duhin à la guitare, Dee Dee S à la basse et Enrico Fialdini à la batterie, ont tous contribué à créer un son unique et mémorable. Voici "Forgotten In The Age".